par Marina Jung | Avr 29, 2021 | Infos
INTERET DE LA SYNTHESE EN PARFUMERIE – 3è PARTIE
…Lorsqu’un parfumeur crée un accord « Rose » à partir de 5 molécules, il s’agit pour lui d’atteindre à l’essence du réel, à la beauté de l’essentiel…
Que les molécules de synthèse apportent de nouvelles notes à la palette du parfumeur est une idée acquise. Mais une nouvelle étape sera franchie lorsque les chimistes découvriront les constituants d’essence de fleurs comme la rose. Elle contient plus de 100 molécules différentes. C’est vertigineux : Le Citronellol et son ester sentent déjà les pétales, l’Oxyde de rose est « vert », les Damascones confèrent un aspect fruité « pomme », l’Eugénol est épicé « girofle ». Mais arrêtons-nous là…
Un accord bien dosé de ces 5 constituants permet déjà d’évoquer la fleur. Comment se fait-il que l’on reconnaisse une rose aussi schématique ? Aussi simple ?
En 2013, j’ai la réponse lors d’une visite de l’exposition Matisse. Devant « Nu au fauteuil et feuillage, 1936 » je lis cette phrase magnifique : « Dans les années 30, le style de l’artiste change. Il simplifie les corps ; les contours sont indistincts. Pour l’artiste, il s’agit d’atteindre à l’essence du réel, à la beauté de l’essentiel ».
N’est-ce pas ce que fait le parfumeur ? Il peut évoquer une rose avec seulement 5 molécules et ça marche ! Sa rose est simple ; les contours sont indistincts ; qu’importe; dans ce cas là, il s’agit pour lui d’atteindre à l’essence du réel, à la beauté de l’essentiel »… #formationcontinue #parfumdeniche
par Marina Jung | Avr 8, 2021 | Infos
INTERET DE LA SYNTHESE EN PARFUMERIE – 2è PARTIE
… Dans le métier de la création de parfums, les précurseurs exploreront l’intérêt des produits de synthèse avec avidité et talent. …
Avec l’utilisation des aldéhydes dans le « N°5 », Chanel avait révolutionné la parfumerie car ces molécules, pourtant présentes dans l’orange, ne sentent pas du tout l’orange et constituent de nouvelles « notes » dans les parfums.
D’autres exemples : « l’aldéhyde pêche » sent le fruit mais ne peut venir d’aucune essence ; il n’existe même pas dans la nature… Découvert en 1908, il intéresse presque immédiatement Jacques Guerlain pour un Chypre qui deviendra célèbre.
La vanilline, présente dans la vanille est tout aussi précieuse pour le parfumeur. Elle apporte une note douce (sucrée) beaucoup plus intense que le naturel, magnifique au demeurant et également utilisé par Guerlain pour sa subtilité.
Plus près de nous, le parfumeur Jacques Cavalier raconte son émotion lorsqu’entrant dans un grand magasin New-yorkais, il fut comme « envahi » par la sensation « ozonique » d’Escape et sa note marine donnée par la Calone… qui là non plus, n’existe pas dans la nature…
Disons-le simplement, pour « composer » tous nos grands parfums, la nature ne suffit pas.
Les précurseurs exploreront l’intérêt des produits de synthèse avec avidité et talent. Au début du XXè siècle, ce phénomène que constitue l’intervention et la contribution de la chimie à l’aventure du parfum marque le début d’une ère nouvelle. Les parfums que nous connaissons aujourd’hui datent de cette époque ou après ; aucun ne date d’avant. A part bien sûr, l’Eau de Cologne.
Une conclusion ? soixante-dix huiles essentielles au XVIIIè siècle, des milliers de « notes » aujourd’hui, imaginez le nombre d’accords possibles …
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